CAMEROUN - Troisième Enquête Camerounaise auprès des Ménages (2007)
ID de référence | CMR-INS-ECAM3-2007-V1.2 |
Année | 2007 |
Pays | CAMEROUN |
Producteur(s) | Institut National de la Statistique - Ministère de l'Economie, de la planification et de l'Aménagement du Territoire |
Bailleur(s) | Gouvernement camerounais - CMR - Union Européenne - UE - Partenaire financier Programme des Nations Unies pour le Développement - PNUD - Financement de l'Enquête pilote Bureau International du Travail - BIT - Partenaire financier |
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Métadonnées | Documentation au format PDF |
Créé le
Jan 06, 2012
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Nov 09, 2015
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CMR-INS-ECAM3-2007-V1.2 |
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Version 1.2 : Version publique mise-à-jour après publication des premiers résultats de l'enquête. 2009-07-13
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1. Profil de pauvreté monétaireL'ECAM3 estime la population camerounaise à 17,9 millions de personnes en 2007. Cette population est jeune car constituée à près de 43% de personnes âgées de moins de 15 ans. On constate également une modification de la structure des ménages. Alors qu'un ménage comptait en moyenne 5 personnes en 2001, il en compte 4,4 en 2007. En outre, plus de quatre personnes sur dix vivent soit dans un ménage nucléaire, soit dans un ménage unipersonnel.
Dans l'ensemble, le niveau d'instruction des camerounais est appréciable, y compris celui des personnes adultes. En effet, en ce qui concerne les enfants de 6 - 14 ans, le taux net de scolarisation est situé à près de 80%, et chez les adultes (15 ans et plus), le taux d'alphabétisation est à 70,6%.
Lorsque l'on regroupe les individus sur la base de l'activité du chef de ménage, on se rend compte que moins de 15% de la population réside dans un ménage dont le chef est salarié dans l'administration ou dans le secteur privé moderne. Ces deux groupes de ménages sont les moins vulnérables en général face à la pauvreté. Les ménages les plus exposés et vulnérables à la pauvreté sont ceux dont le chef exerce dans l'informel qui comprend essentiellement les indépendants agricoles et les indépendants non agricoles. Cette catégorie de ménages regroupe plus de la moitié des individus.
Le seuil de pauvreté en 2007 est de 269 443 FCFA par équivalent-adulte et par an contre 232 547 en 2001, soit un accroissement en valeur nominale de 15,8%. Cette augmentation est cohérente avec le taux d'inflation de la période qui est de 12,3%. D'après l'ECAM3, un individu est pauvre s'il vit dans un ménage qui dépense moins de 269 443 FCFA par an. Chaque équivalent-adulte de ce ménage dépense donc moins de 22 454 FCFA par mois, soit moins de 738 FCFA par jour. Avec cette approche, on estime à près de 40% la proportion des habitants vivant en deçà du seuil de la pauvreté en 2007, soit environ 7,1 millions de camerounais.
La profondeur de la pauvreté, qui mesure le gap moyen entre la dépense annuelle de consommation par équivalent adulte des ménages pauvres et le seuil de pauvreté est de 12,3%. Cette profondeur correspond à une intensité de la pauvreté de près de 31%, soit un déficit de 83 500 FCFA en moyenne par personne pauvre (aux prix de Yaoundé). La sévérité de la pauvreté qui mesure l'aversion des populations vis-à-vis de la pauvreté ou inégalités entre les pauvres est située à 5%. Ce résultat montre que la population pauvre tend à s'homogénéiser. En effet, ce taux était de 13,8% en 2001 (ECAM2).
Sur le plan socioéconomique, l'incidence de la pauvreté décroit avec le niveau d'instruction. D'où la nécessité de mettre un accent accru sur l'éducation en vue de lutter efficacement contre la pauvreté. Par exemple, les ménages dont le chef est sans niveau d'instruction concentrent la proportion des pauvres la plus élevée de la population (48,7%). Ce taux de pauvreté est de 60% chez les exploitants agricoles contre 34% chez les inactifs. A l'opposé des exploitants agricoles, les ménages de salariés aussi bien des secteurs publics et privés formels ont les taux de pauvreté les plus faibles. Le taux de pauvreté varie également avec la taille du ménage, l'âge du chef de ménage et le sexe du chef de ménage.
Sur le plan spatial, l'on note de grandes disparités de taux de pauvreté en 2007 comme c'était le cas en 1996 et en 2001. Le phénomène est prédominant en zone rurale (55,0%) et dans les provinces septentrionales (plus de 53%). En effet, en 2007, plus de huit individus pauvres sur dix vivent en milieu rural
A propos des disparités régionales, on note que hormis Yaoundé et Douala, les provinces du Sud-ouest, de l'Ouest, du Sud et du Littoral ont une incidence de pauvreté oscillant autour de 30%, tandis que ce taux est de 41% dans le Centre. Il fluctue autour de 50% dans le Nord-Ouest, l'Est et l'Adamaoua et à plus de 60% dans les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord.
2. Dépenses de consommation finale des ménages
L'ECAM3 a opté de mesurer le bien-être des ménages par leurs dépenses de consommation par équivalent adulte. L'analyse révèle que la dépense annuelle totale de consommation finale des ménages est en moyenne d'environ 1,44 millions de FCFA ; soit 439 787 FCFA par équivalent adulte et par an. L'examen des dépenses annuelles moyennes de consommation par équivalent adulte par milieu, par région d'enquête et selon le niveau de vie du ménage laisse apparaître d'énormes disparités.
Il a été relevé quelques disparités selon la fonction de consommation, le milieu et la région de résidence du ménage. Dans l'ensemble, les ménages affectent leurs revenus principalement aux dépenses alimentaires, au logement, au transport et à l'habillement. Dans l'ordre cité, cette attitude est observée particulièrement chez les ménages non pauvres et chez ceux des individus des deux derniers quintiles de bien-être (Q4 et Q5).
3. Pauvreté des potentialités
Education
Le taux d'alphabétisation des 15 ans et plus en 2007 est de 70,6% au Cameroun. Il existe cependant un écart de niveau d'alphabétisation entre les hommes et les femmes tant chez les pauvres que chez les non pauvres. Dans l'ensemble, l'écart entre les hommes et les femmes est de 16 points, alors qu'il est de 11,4 points chez les non pauvres et de 22,7 points chez les pauvres.
Des écarts sont aussi observés à l'échelle de la région d'enquête. En effet, les provinces de l'Extrême-Nord (28,3%), du Nord (40,7%) et de l'Adamaoua (42,4%) sont dans l'ordre cité, les trois régions les moins alphabétisées du pays.
L'examen du taux net de scolarisation 6-14 ans montre qu'en 2006/2007, sur 10 enfants âgés de 6 à 14 ans, près de 8 étaient inscrits à l'école. Au fil des années, cet indicateur s'est amélioré. Il est passé de 67,5% en 1976 à successivement 73,1% en 1987, 76,3% en 1996, 78,8% en 2001 et 79,8% en 2007. Les provinces de l'Extrême-Nord et de l'Adamaoua présentent les taux les plus bas, avec un peu moins de 6 enfants sur 10 inscrits à l'école en 2006/2007.
En 2001, deux élèves sur dix reprenaient leur classe au primaire, ils ne sont plus qu'un sur dix en 2006/2007 à reprendre leur classe au primaire. Il existe cependant un écart de taux de redoublement entre pauvres et non pauvres tant en milieu urbain que rural. En effet, dans les ménages urbains ce taux est respectivement de 13,0% et 7,0% tandis que dans ceux ruraux, ce taux est respectivement de 12% et 9%.
La principale raison de non fréquentation scolaire de la population d'âge de scolarisation primaire ou secondaire (6-18 ans) est le coût trop élevé d'accès à l'école (34,7%). La deuxième raison qui émerge est l'échec scolaire (24,5%). Une bonne part de la population jeune abandonne l'école à la suite du refus des parents (10,4%). Une autre raison non négligeable d'abandons scolaires est le mariage ou la grossesse (7,3%)). Suivant le niveau de vie, l'on constate la principale raison de non fréquentation scolaire chez les pauvres demeure le coût élevé d'accès à l'école tandis que chez les non pauvres, c'est l'échec scolaire qui est le plus souvent évoqué.
Au niveau national, les dépenses annuelles moyennes d'éducation par élève s'élèvent à 47 490 FCFA en 2006/2007. En moyenne, ce poste de dépenses représente 4,7% des dépenses annuelles totales des ménages.
Si l'on considère qu'une école primaire située à moins de 3 km de marche est accessible, on peut relever qu'au Cameroun, les écoles sont largement accessibles aux ménages puisque 86,0% de ménages vivent à moins de 3 km d'une école primaire.
Le taux de satisfaction des parents vis-à-vis des structures scolaires publiques se situe globalement autour de 50,3% pour les écoles de l'enseignement primaire et à 40,4% vis-à-vis des établissements secondaires.
Santé
Il apparaît que 40,5% des dernières consultations ont eu lieu au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête et 59,5% ont eu lieu plus d'un an avant. Près de sept malades sur dix ont fait leur dernière consultation dans un centre de santé formel. Ce taux de consultation dans les structures formelles est supérieur à la moyenne nationale dans la plupart des régions, cependant, il reste très faible dans la province de l'Adamaoua. Le taux de consultation dans les structures formelles varie fortement avec le niveau de vie des populations. En effet, il est de 59,1% pour les personnes pauvres contre 75,3% pour les non pauvres.
Par rapport à la morbidité, environ une personne sur quatre (24,5%) a déclaré avoir été malade au cours des deux dernières semaines précédant l'enquête. Ce niveau de morbidité ne varie pas sensiblement d'une région à l'autre mais reste légèrement supérieur dans l'Adamaoua (37,0%) et à l'Ouest (30,9). Le taux de morbidité est plus élevé chez les femmes (25,9%) que chez les hommes (23,0%). L'analyse en fonction de l'âge montre que les jeunes de moins de 5 ans et les personnes de plus de 50 ans constituent les couches les plus vulnérables. Le taux de morbidité est supérieur à 32 % chez ces deux catégories.
Pour ce qui est du dépistage du VIH/SIDA, Le taux déclaré traduit la proportion de personnes ayant déclaré avoir subi un test du VIH/SIDA ; peu importe qu'elles aient retiré ou pas leur résultat et la période à laquelle le test a été fait. Au Cameroun, ce taux est estimé à 20,7%. L'analyse suivant la région met en évidence de grands écarts de taux de dépistage déclaré du VIH/SIDA. Les régions de Yaoundé (38,8%) et de Douala (38,5%) présentent les taux les plus élevés tandis que celles de l'Extrême-Nord (5,5%), et du Nord (7,3) présentent les taux les plus faibles.
Au niveau national, la dépense annuelle de santé par tête est estimée à 12 775 FCFA, soit une baisse d'environ 9 260 FCFA par rapport à 2001. Suivant le milieu de résidence, on constate que chaque individu des ménages urbains dépense plus de deux fois pour sa santé que celui des ménages ruraux, soit en moyenne 20 583 FCFA par an en milieu urbain contre 8 512 FCFA par an en milieu rural. Les personnes issues des ménages non pauvres dépensent en moyenne annuellement pour leur santé quatre fois plus que celles issues des ménages pauvres, soit respectivement 18 311 FCFA et 4 431 FCFA.
La part des dépenses consacrée à la santé est estimée au niveau national à 3,9% des dépenses totales des ménages. A l'exception de la région de l'Adamaoua (2,4%) et du Littoral (5%), on ne constate pas de différence significative de cet indicateur entre les régions.
L'accessibilité physique aux structures de santé de base (centre de santé intégrée, centres médicaux d'arrondissement ou hôpital de district) ne semble pas problématique au Cameroun puisqu'en moyenne la majorité des ménages (80,4%) y ont accès à moins de 5 km. Il existe cependant des disparités assez nettes entre le milieu rural et le milieu urbain. En effet, La proportion des ménages qui résident à moins de 5 km d'un hôpital de district, d'un centre médical d'arrondissement ou d'un centre de sante intégré est de 69,3% en milieu rural contre 99,3% en milieu urbain
Activité économique
Les résultats de l'enquête permettent d'estimer la population active à 8,127 millions d'individus. La population vivant en milieu rural est plus active que celle résidant en milieu urbain avec des taux d'activité respectifs de 90,0% et 71,5%, soit une différence d'environ 18,5 points. Les taux d'activité sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes. L'analyse des indicateurs de pauvreté selon la situation d'activité des chefs de ménage montre que les ménages dirigés par les actifs occupés sont paradoxalement plus pauvres (41,0%) que ceux dirigés par les inactifs (29,9%) ou les chômeurs (11,9%) ; cette situation est plus accentuée en milieu rural. Par ailleurs, c'est en milieu urbain que les taux de pauvreté sont moins élevés dans les ménages des chômeurs et des actifs occupés.
Le taux de chômage au sens élargi en milieu urbain au Cameroun en 2007, est estimé à 12,8% de la population active. Douala et Yaoundé qui sont les régions les plus urbanisées du pays ont des taux de chômage les plus élevés, se situant à 16,2% chacun. En zone rurale, la population est presque toute occupée en majorité par de multiples activités agropastorales. Dans les milieux urbains en général, les hommes sont moins touchés par le phénomène de chômage que les femmes.
Le taux de sous-emploi global est estimé à 69,6% au niveau national ; il est de 77,0% en milieu rural contre 54,9% en milieu urbain.
Au niveau national, les actifs occupés représentent 94,6% de l'ensemble des actifs. Excepté les métropoles de Douala et Yaoundé, On observe un taux d'occupation plus élevé chez les pauvres que chez les non pauvres. En milieu rural, les actifs sont relativement plus nombreux à posséder des emplois que ceux du milieu urbain.
Dans l'ensemble, 43,1% d'actifs occupés sont pauvres. Le secteur informel (agricole et non agricole) concentre 92,0% de la population occupée contre 8,0% au secteur formel (public et privé). Les femmes sont nombreuses dans le secteur informel et en milieu rural que les hommes. C'est dans le secteur informel agricole qu'on observe un peu plus de la moitié d'actifs occupés pauvres. Comparé au secteur formel, l'appartenance au secteur informel pour un travailleur l'expose plus à la pauvreté.
Les activités du secteur primaire telles que l'agriculture, l'élevage, la chasse et la pêche occupent la majorité (63,5%) de travailleurs. C'est parmi les personnes travaillant dans ce secteur d'activité qu'on relève la plus grande proportion des pauvres.
L'évaluation de la pauvreté dans les groupes socio-économiques (GSE) donne les taux les plus élevés chez les opérateurs du monde agricole. Les dépendants de l'informel agricole sont les plus touchés par la pauvreté avec environ deux pauvres sur trois, suivis des exploitants agricoles dont presque la moitié est pauvre.
La proportion des enfants de 15 à 17 ans économiquement actifs au niveau national est de 41,0%. Ce pourcentage est deux fois plus important en milieu rural (51,3%) qu'en milieu urbain (18,4%). Le travail des enfants est plus accentué dans les provinces de l'Est, de l'Adamaoua, de l'Ouest et du Nord
Les enfants travaillent en majorité dans les branches d'activités du secteur primaire. En effet, 8 enfants sur 10 travaillent dans l'agriculture, l'élevage, la chasse, l'exploitation forestière, la pêche et la sylviculture.
Le cadre familial est de loin le premier utilisateur du travail des enfants, 78,4% des enfants économiquement actifs sont des aides familiaux non rémunérés.
Pauvreté, patrimoine et accès au crédit
Au Cameroun, 53,9% de ménages ont au moins un membre propriétaire d'une parcelle de terre exploitée pour la culture, l'élevage, la construction, etc. La superficie moyenne de terre détenue est de 2,4 ha par ménage. La proportion de ménages en zone rurale ayant au moins un membre propriétaire d'une terre exploitée est 4 fois supérieure à celle des ménages en zone urbaine. En général, les ménages pauvres détiennent en majorité des terres exploitées mais qui sont de petites superficies, tandis que les ménages non pauvres, qui sont moins nombreux à détenir des terres exploitées, possèdent en moyenne de grandes surfaces.
En 2007, seulement 5,5% de ménage ont au moins un membre qui a fait une demande satisfaite de crédit. Dans l'ensemble, les ménages non pauvres ont plus accès au crédit (6,0%) que les ménages pauvres (4,3%). Dans les régions du Centre, de l'Est, de l'Adamaoua et du Littoral, les ménages pauvres n'ont pratiquement pas accès au crédit (moins de 1% de ménages ayant fait une demande satisfaite).
La proportion de ménages disposant d'une épargne est de 27,4% au niveau national. Elle est de 36,9% en milieu urbain et de 21,8% en milieu rural. Suivant le niveau de vie, on observe en général que les ménages non pauvres sont plus nombreux à avoir une épargne (32,4%), au contraire des ménages pauvres (15,1%).
4. Pauvreté et conditions d'existence
Il existe un lien étroit entre la pauvreté et l'habitat. En effet, la grande majorité des ménages pauvres (83 ,0%) sont propriétaires des logements qu'ils occupent. Cependant, les logements possédés par les ménages pauvres sont précaires.
Pour ce qui est de l'eau potable et l'électricité, un ménage sur deux y a accès. Mais chez les ménages pauvres, l'accès est encore plus faible : un quart de ménages pauvres a accès à l'eau potable et moins d'un cinquième a accès à l'électricité d'éclairage. Si le gaz de cuisine est utilisé par près de quatre ménages sur dix en ville, il est pratiquement inexistant en campagne.
Au sujet des biens durables, les plus répandus sont : la radio (49,4%), le téléphone mobile (44,9%) et le téléviseur (30,7%). Seulement 2,3% de ménages possèdent un ordinateur. Cette proportion est de 5,4% en milieu urbain contre 0,5% en milieu rural.
L'environnement du ménage est susceptible d'avoir des effets sur le bien être de ses membres. La présence des moustiques, des souris et des cafards constitue les nuisances les plus répandues dans les ménages quel que soit le milieu de résidence ou le niveau de vie. Près de 10% des ménages déclarent être victimes de vols ou d'agressions.
Concernant les infrastructures, pour se rendre au centre de santé intégré le plus proche, la distance moyenne est de 3,6 km. Les ménages pauvres sont cependant plus éloignés (4,8 Km) que les non pauvres (3,1 Km); il en est de même de l'hôpital de district.
La distance moyenne séparant les ménages du poteau électrique le plus proche est de 6,8 km ; il en faut deux fois plus pour atteindre le point de branchement au réseau de distribution d'eau. Les marchés des produits alimentaires sont situés en moyenne à 3,7 km. Le poste de police ou de gendarmerie le plus proche se trouve en moyenne à 7,7 km. Le bac à ordures se trouve à moins d'un kilomètre des ménages urbains. Les infrastructures sont plus proches des ménages en milieu urbain que rural.
5. Aspects subjectifs de la pauvreté.
Par rapport aux besoins minima pour avoir une vie correcte, 9 ménages sur 10 pensent qu'un individu doit prendre trois repas par jour, manger de la viande ou du poisson au moins tous les trois jours. Cette proportion est d'au moins 93,0% pour ce qui concerne la capacité à se soigner en cas de maladie, l'exercice d'un emploi stable et durable et la possibilité supporter les frais de scolarité de sa progéniture. Cependant, les avis sont divergents quant au caractère indispensable ou non de ces besoins.
S'agissant de l'état de satisfaction des ménages en matière de besoins minimums dans les domaines de l'alimentation, de l'habillement, du logement, de l'équipement du ménage, de la santé, les soins du corps, le transport, la communication, le loisir, l'éducation et les réseaux relationnels, l'analyse révèle que près de 6 ménages sur 10 se déclarent non satisfaits en ces besoins minimums, hormis la santé où l'on a 45,1%. Quel que soit le poste de dépense considéré, les non pauvres se déclarent plus fréquemment satisfaits que les pauvres. Cependant, indépendamment du niveau de vie, 8 ménages sur 10 se déclarent satisfaits de leurs réseaux relationnels.
S'agissant de perception qu'ont les ménages de l'aisance dans laquelle ils vivent, près de 7 ménages sur 10 s'estiment pauvres.
Au sujet des causes de la pauvreté, les trois principales causes citées sont, par ordre d'importance décroissante : le manque d'emploi, la corruption ou la mauvaise gestion, et la baisse ou l'insuffisance de revenus. La principale action attendue du Gouvernement par les ménages est la création des emplois. Quant à l'atteinte de l'initiative PPTE par le Cameroun, seulement 42,9% des ménages déclarent en être informés. Les ménages suggèrent prioritairement, comme destinations des ressources issues de cette initiative, la création d'emplois, le bitumage des routes, les soins et médicaments, et la stabilisation des prix des produits de première nécessité.
6. Pauvreté et gouvernance
Par rapport à la corruption, 87,4% des ménages pensent que la corruption constitue un problème majeur au Cameroun; cette proportion est un peu plus élevée chez les ménages non pauvres. Un ménage sur deux pense d'ailleurs que le phénomène serait en hausse dans le pays. Environ 17,0% des ménages ont déclaré qu'au moins un de leur membre a eu à payer involontairement des frais non réglementaires pour au moins un des services publics. En ce qui concerne les ménages acteurs de la corruption, 6,6% déclarent qu'au moins un de leur membre a eu à payer volontairement des frais non réglementaires (en nature ou en espèces) à un agent de sécurité ou de la force de l'ordre, pour infraction commise sur la voie publique. Cette proportion est en baisse de près de 10 points par rapport à 2001.
Concernant le fonctionnement et la qualité de la fourniture d'eau et l'électricité, l'analyse révèle que 81,4% des ménages utilisateurs des services de la Société Nationale d'Electricité (AES-SONEL) se plaignent de leur qualité. Ce pourcentage est de 63% pour les ménages utilisateurs des services de la société nationale des eaux (SNEC/CDE). Parmi les raisons d'insatisfaction, les ménages utilisateurs des services AES-SONEL, citent principalement les délestages fréquents (près de 8 ménages sur 10). Par rapport à la qualité de la fourniture d'eau, les raisons d'insatisfaction des ménages sont principalement la mauvaise qualité de l'eau fournie (avis de 54,5% des ménages) et les coupures régulières (31,1%). Ces appréciations restent sensiblement les mêmes quel que soient le milieu de résidence ou le niveau de vie.
S'agissant de la perception du rôle de l'Etat dans la gestion de l'économie, 7 ménages sur 10 pensent que l'État doit rester maître dans la sphère économique, et ce indépendamment du niveau de vie ou du milieu de résidence. Cet avis est moins partagé dans certaines régions où les ménages pensent de plus en plus que l'Etat doit laisser la place au secteur privé et n'intervenir qu'en cas de problème. Au sujet de la politique de décentralisation, un peu plus de la moitié des ménages voient en elle une action positive même si cela n'est pas l'avis de près 3 ménages sur 10.
Enfin, par rapport à l'implication de la population à la réalisation des projets communautaires, le pourcentage des ménages dont au moins un membre a été informé des projets communautaires varie de 31,0% à 43,7% pour les écoles, les centres de santé, les routes, les forages et puits communautaires (puits villageois et puits pastoraux). Il est respectivement de 27,6 et 20,4% pour les extensions des réseaux électrique et hydraulique. Le pourcentage des ménages impliqués ou consultés à cet effet est encore plus faible sauf en milieu rural.
7. Mobilité résidentielle et migration
Au cours des douze mois ayant précédé l'enquête, près de 5,2% des ménages ont changé de localité de résidence. La destination principale est une localité dans le même arrondissement (41,3%). Seulement 2,2% de ces ménages vivaient à l'étranger. Les régions de Yaoundé, de Douala et du Sud enregistrent les niveaux de mobilité les plus élevées (respectivement 12,2%, 9,2% et 5,8%). Ce niveau est également plus élevé en milieu urbain qu'en milieu rural (9,1% contre 2,8%) et chez les ménages non pauvres que chez les ménages pauvres (6,5% contre 1,8%).
Dans l'ensemble, le travail (27,0%), la recherche de l'emploi (22,4%), problème de logement (17,7%), l'acquisition d'un logement propre (14,0%) et les études/formations (3,8%) sont les principales raisons qui ont été avancées par les ménages ayant changé de localité de résidence. Le problème de logement a été la raison principale dans les deux grandes métropoles que sont Yaoundé (38,6%) et Douala (31,7%). Par ailleurs, le travail (27,0%) et la recherche de l'emploi (23,9%) sont les principales raisons évoquées par les ménages pauvres.
Près de 40% des membres de ménages enquêtés sont des immigrants. Le principal lieu d'origine est une autre province (40,7%).Le poids des migrations intra africaines reste faible (à peine 4,8%). On constate également que les migrants internationaux sont généralement pauvres alors que les migrants internes sont pour la plupart non pauvres (49,9%).
Depuis fin 2001, plus d'un ménage sur quatre au Cameroun a connu le départ d'au moins un de ses membres pour quelques raisons que ce soit. Ces départs ont été plus observés dans les ménages du Sud (34,2%), du Littoral (32,1%) et de l'Ouest (31,2%). Cette émigration est pour l'essentiel interne. La migration internationale est presque marginale et l'Europe est la principale destination (5,3%), suivi de l'Afrique (2,7%).
Le regroupement familial (24,0%) et les études ou la formation (18,8%) sont les deux principales raisons avancées par les ménages comme motifs de l'émigration. Cette tendance reste observée au niveau des régions.
8. Activités ménagères des membres du ménage
Dans l'ensemble, les membres des ménages se consacrent plus à la lessive (33,8%), à la recherche de l'eau (30,8%), au nettoyage des ustensiles et de la maison (30,8%), et dans une moindre mesure aux courses pour le ménage (27,8%). Les femmes s'y attèlent plus que les hommes. Les pauvres participent en proportion plus importante à la recherche de l'eau (31,8%) et les non pauvres à la lessive (35,5%). L'écart le plus accentué entre pauvres et non pauvres est enregistré pour le ramassage du bois, soit 9,1 points en faveur des pauvres. Les enfants âgés de 5-14 ans participent le plus aux activités suivantes : puiser de l'eau (34,3%) et nettoyer les ustensiles (32,8%).
Les membres du ménage allouent en moyenne 13,3 heures aux travaux ménagers par semaine en général. Cette moyenne nationale cache des disparités selon le sexe, la région d'enquête, le milieu de résidence et la situation d'activité. Les femmes consacrent en moyenne et par semaine 8,2 heures de plus que les hommes aux activités ménagères. Cet écart est très prononcé pour les grandes villes (Douala et Yaoundé), les régions du Centre, de l'Extrême-Nord, du Nord et de l'Est. Les femmes du milieu urbain allouent moins de temps aux travaux ménagers comparativement à celles du milieu rural.
9. Pauvreté et activités du monde rural
Il apparait que, quelle que soit la région et le milieu de résidence, les activités du monde rural sont pratiquées majoritairement par les pauvres. Ces activités, handicapées d'un financement adéquat, sont en général pratiquées avec un matériel traditionnel et sans recours aux intrants.
L'agriculture est l'activité du monde rural la plus pratiquée. En effet, 63,7% des ménages s'y consacrent. Ces ménages sont majoritairement pauvres (90,7%) et utilisent de façon moindre un matériel moderne (12,0%). Par ailleurs, ils financent eux-mêmes (97,8%) pour la plupart leurs activités agricoles. Ce phénomène est identique dans chaque région et dans chaque milieu de résidence. De toutes les régions d'enquête, l'Extrême-Nord (86,5%) et le Nord (84,4%) demeurent cependant les régions où la pratique de cette activité est la plus intense.
Parmi les ménages pratiquant l'agriculture, 18,9% seulement sont informés de l'appui que peuvent leur apporter les structures du MINADER. Parmi ces derniers, une majorité d'environ 56,9% s'estiment insatisfaits des interventions des structures du MINADER.
Les ménages camerounais cultivent dans leur grande majorité les produits vivriers. Par ordre d'importance, ils cultivent principalement le maïs (42,7%), l'arachide (29,9%), le manioc (28,3%), le haricot/niébé (27,8%), le macabo/taro (26,8%), le gombo (26,3%) et le plantain (22,6%). S'agissant des produits de rente, on note dans l'ensemble qu'une faible proportion de ménages en cultive: cacao (6,6%), huile de palme (5,5%), coton (5,4%), café (4,9%), tabac (1,3%) et hévéa (0,1%). Contrairement aux produits vivriers, on observe une nette spécialisation de ces produits entre les régions.
Les ménages ont moins recours aux engrais, aux pesticides et aux semences améliorées. A l'exception du coton, les ménages pour la plupart utilisent exclusivement les semences traditionnelles et ceci quelque soit le type de produit.
Un ménage sur trois pratique l'élevage au Cameroun. Cette pratique est plus accentuée en milieu rural (48,7%) qu'en milieu urbain (9,1%). Les ménages de l'Extrême-Nord (65,9%), du Nord (62,1%), de l'Adamaoua (42,8%), du Nord-Ouest (47,8%), de l'Ouest (38,4%) et du Sud (37,2%) se consacrent plus à cette activité par rapport aux autres régions. Selon le niveau de vie, 56,8% des ménages pauvres pratiquent l'élevage contre 24,7% chez les non pauvres. Des différentes espèces, le poulet est l'espèce la plus élevée car, 22,2% de ménages s'y consacrent, suivi des caprins (13,2%), des ovins (6,1%), des porcins (5,0%) et des bovins (4,1%). L'élevage des cobayes, lapins et équidés étant marginal. L'utilisation des services vétérinaires est plus observée dans le septentrion et le Nord-Ouest.
Les camerounais ont une faible pratique de la cueillette. En effet, seulement 18,2% de ménages la pratiquent. Ces ménages cueillent les produits tels que le champignon, l'ockock/eru, le djansang, le mangoe, les feuilles/fruits de baobab, le vin blanc (raphia/palme) et le karité.
Données échantillonées [ssd]
Ménages, Individus dans le ménage.
Champ
Pauvreté, Dépenses/Consommation des ménages, Education, Santé, Activité, Travail des enfants, Habitat, Migration et mobilité, Gouvernance, Patrimoine et Accès au crédit, Agriculture, Corruption.Pauvreté, Seuil de pauvreté, Niveau de vie, Consommation, Revenu, Dépense, Tourisme, Travail des enfants, Niveau de vie, Conditions de vie, Ecam, Pauvreté
Couverture
L'enquête couvrait l'ensemble du territoire national.L'enquête concerne l'ensemble des ménages ordinaires (par opposition aux ménages collectifs : internats, casernes, hôpitaux, couvents, etc.) résidant sur l'ensemble du territoire national à l'exclusion des membres du corps diplomatique et de leurs ménages.
Les unités d'observation sont en même temps le ménage (logement, habitat, dépenses indivisibles du ménage, etc.) et les individus (caractéristiques démographiques, dépenses individuelles, etc.).
Tous les ménages sélectionnés devaient être enquêtés. Cependant, les sections 5 et 16 des questionnaires devaient être administrées séparément dans un ménage sur deux.
Producteurs et sponsors
Nom | Affiliation |
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Institut National de la Statistique | Ministère de l'Economie, de la planification et de l'Aménagement du Territoire |
Nom | Abbréviation | Rôle |
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Gouvernement camerounais | CMR | |
Union Européenne | UE | Partenaire financier |
Programme des Nations Unies pour le Développement | PNUD | Financement de l'Enquête pilote |
Bureau International du Travail | BIT | Partenaire financier |
Production des métadonnées
Nom | Abbréviation | Affiliation | Rôle |
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Léandre NGOGANG WANDJI | INS/DIB/CE2 | Développement de l'archive |
CMR-INS-ECAM3-2007-V1.2