Cameroun - Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat, 1987
ID de référence | CMR-BCR-RGPH-1987 |
Année | 1987 |
Pays | Cameroun |
Producteur(s) | Direction Nationale du Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitat - Ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire (MINPAT) |
Bailleur(s) | Fond des Nations Unies pour la Population - UNFPA - Appuis financiers et technique |
Créé le
Nov 09, 2011
Dernière modification
Aug 08, 2013
Affichage par page
120651
Collecte des données
Dates de la collecte des données
Début | Fin | Cycle |
---|---|---|
1987-04-14 | 1987-04-28 | 10 ans |
Période
Début | Fin | Cycle |
---|---|---|
1987-04-141987-04-07 | 1987-04-281987-04-21 | N/A |
Mode de collecte de données
Face-to-face [f2f]
Notes sur la collecte des données
Le récensement pilote:
Le recensement pilote avait été organisé quelques mois avant le dénombrement principal dans le but d'évaluer, par une série de tests, toutes les méthodes choisies pour le recensement principal. Il s'agissait essentiellement de tests sur les méthodes de dénombrement, les procédures de collecte, les questionnaires et différents imprimés techniques, la campagne de sensibilisation, la cartographie, l'organisation générale, la logistique de terrain, le recrutement et la formation du personnel du terrain.
Douze arrondissements présentant des difficultés diverses et des villes de Douala et Yaoundé avaient été choisis comme base de sondage d'où devaient être tirées des ZD pilote.
Ces tests avaient été réalisés comme prévus. Parmi les observations, l'on a noté par exemple que les questionnaires étaient remplis avec 29 cas d'omissions et 54 cas de réponses illogiques en moyenne par ZD. Par ailleurs, le dépouillement des fiches de qualité des réponses a permis de recenser les questions qui enregistraient le plus d'erreurs.
Les enseignements tirés de l'ensemble de ces tests ont permis de redresser la méthodologie initiale.
La cartographie censitaire:
Deux objectifs principaux étaient assignés aux travaux cartographiques:
- faire un inventaire des sites habités, en même temps qu'une estimation rapide de leur population en vue d'en faciliter le dénombrement et plus tard l'analyse;
- préparer l'élaboration du fichier national des localités.
Pour ce faire, des brigades de travail ont été constituées à l'effet de mettre à jour des cartes et listes des localités qui leur étaient confiées. Ces brigades étaient également chargées de:
* renseigner des photographies aériennes, lorsqu'elles étaient disponibles;
* de dessiner les plans topographiques sommaires des localités importantes, quand ceux-ci n'existaient pas;
* de proposer un premier découpage des régions parcourues en unités de dénombrement;
* et de collecter des données communautaires relatives aux localités sur la base d'un questionnaire prévu à cet effet.
Toutes ces données ont été exploitées et analysées et ont permis d'aboutir à un découpage du pays en 10 000 ZD d'environ 1 000 Habitants chacune et à leur report sur les cartes qui étaient ensuite confiées à chaque agent intervenant dans le dénombrement.
La sensibilisation censitaire:
La campagne de sensibilisation qui a été menée avait pour but d'expliquer aux populations les objectifs visés par les opérations du 2ème RGPH et de les informer de la manière dont ces opérations allaient être exécutées.
Tous les médias avaient participé à cette grande campagne. Les responsables de base du parti politique, les ministres de culte et les chefs traditionnels ont été de puissants véhicules des messages relatifs à ces opérations. Au niveau des écoles, des jeux-concours ont été organisés. Et enfin, des affiches du recensement avaient été collées dans tous les lieux publics du pays.
Le récensement:
Personnel de terrain :
Au niveau de chaque province (10 unités), l'organisation du dénombrement s'est appuyée sur les services du délégué provincial du Ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire.
Le département (49 unités) était placé sous la responsabilité d'un superviseur
Cependant, en ce qui concerne les départements du Mfoundi (Yaoundé) et du Wouri (Douala), cette organisation a été renforcée. En effet, trois superviseurs avaient été désignés à Yaoundé et cinq à Douala pour un effectif conséquent plus important de contrôleurs.
L'équipe de superviseurs était formée de cadres de la Direction nationale du projet, des cadres des services provinciaux de la statistique ou de la planification et de quelques délégués départementaux du Ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire; ils dépendaient directement de la Direction nationale du projet en ce qui concerne les problèmes techniques.
Un contrôleur était chargé de la supervision intermédiaire des travaux. Les contrôleurs étaient recrutés parmi les techniciens de Ia statistique ou selon le cas directement sur le marché de l'emploi suivant des critères qui avaient été préalablement définis.
Le travail d'un agent recenseur était contrôlé par un chef d'équipe qui avait à sa charge trois ou quatre zones de dénombrement.
Les chefs d'équipe étaient recrutés suivant les mêmes procédures que les contrôleurs non fonctionnaires.
Une zone de dénombrement (environ 1000 habitants) était confiée à un agent recenseur. Celui-ci recevait instructions de recueillir des informations sur les populations des localités de sa zone sur des questionnaires, selon des procédures précises qui lui étaient enseignées. Les agents recenseurs étaient sélectionnés suivant les mêmes procédures que les chefs d'équipe.
La formation du personnel a été un des volets particulièrement suivi du projet. Dès l'institution du projet, quatre cadres nationaux ont bénéficié au Bureau du Recensement des Etats-Unis d'Amérique d'une formation en traitement des données pendant une période de trois à six mois. Ils avaient devancé plusieurs autres cadres qui y ont également étudié d'autres aspects d'un recensement de la population, pour des durées plus courtes. Dans le même ordre d'idées, il convient également de mentionner, au titre de l'encadrement des cadres nationaux, l'apport des missions de consultation des conseillers régionaux de la CEA et du Service de Coopération de l'Institut National de Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) de Paris.
Dénombrement :
Les méthodes et procédures de dénombrement étaient différentes selon le type de ménages ou de population rencontrés.
D'une manière générale, la méthode utilisée pour dénombrer les ménages privés a consisté à recenser chaque individu au sein de son ménage par interview directe du chef de ménage ou d'une personne habilitée à répondre aux questions.
En ce qui concerne les ménages collectifs, le dénombrement s'est fait par consultation des registres ou par l'intermédiaire d'un responsable du ménage.
Quant aux populations spéciales (nomades, pêcheurs et chasseurs dans des campements,...), on procédait soit à un dénombrement par regroupements à un endroit, soit à un balayage par plusieurs agents des zones concernées, après avoir établi et communiqué aux populations le calendrier de passage.
De manière schématique, la séquence des opérations suivie pour le dénombrement de la population a été la suivante:
- installation des agents recenseurs dans leur zone de dénombrement quatre jours avant le début du dénombrement;
- reconnaissance des zones de dénombrement;
- localisation et numérotation des unités d'habitation;
- visite des agents recenseurs dans les ménages;
- interview du chef de ménage ou d'une personne qualifiée pour répondre aux questions;
- visites supplémentaires éventuelles pour la correction de certaines erreurs;
- contrôle de qualité et de couverture;
- récapitulation des effectifs;
- récupération des questionnaires.
Les procédures recommandées pendant les séances de formation ont été celles qui ont été utilisées. Cependant leur stricte application a été fortement influencée par plusieurs paramètres :
- instructions mal assimilées à cause du faible niveau d'instruction de certains agents;
- traduction approximative en langues nationales des concepts, des questions et réponses obtenues par l'agent recenseur; - incivisme de quelques chefs de ménage ayant occasionné le prolongement de la durée de dénombrement de quelques jours et donnant parfois des réponses sciemment incorrectes;
- non réponses dues aux absence ou au refus de répondre des enquêtés
A ces faiblesses, il importe d'ajouter que les procédures spéciales de recensement des personnes nomades et sans logis fixe n'ont pas été scrupuleusement respectées. Bien qu'elles aient été dénombrées il n'est pas possible de les dissocier du reste de la population. Toutes ces observations ont certainement nui à la qualité de l'information collectée.
S'agissant de la couverture du dénombrement, il convient de signaler deux cas particuliers :
- dans les zones de criques, surtout dans l'arrondissement de Kombo Abedimo et le district de Idabato où une population de près de 10 000 personnes (en grande partie de. pêcheurs) avait été estimée en janvier 1987 lors des travaux cartographiques moins de 1 000 ont été recensées; toutes ces personnes. à cause des appréhensions non fondées se sont éloigné des côtes camerounaises pour la haute mer ou pour regagner momentanément un pays voisin dont une proportion importante semble en être originaire.
- dans l'arrondissement de Fontem (département de la Manyu) et dans la plupart de ses zones de dénombrement, une taille moyenne anormalement grande, par rapport à celle relevée dans les unités administratives voisines, a été observée. Le superviseur de ce département, qui semble connaître très bien le milieu, affirme qu'il est possible que le concept mé.nage ait été mal compris par les agents recenseurs, ce qui aurait introduit la confusion entre les concepts de concession et de ménage (voir les définitions en annexe de ce chapitre). Par ailleurs, l'examen attentif de quelques questionnaires des zones incriminées laisse plutôt apparaître d'autres erreurs qui n'ont rien à voir avec la raison avancée par le superviseur. Cependant, le rapprochement de l'effectif de 1976 de la population de cette unité administrative et de celui de 1987 a permis d'évaluer un taux d'accroissement moyen annuel de la population (2,2%) qui est pourtant voisin des autres taux relatifs aux unités administratives limitrophes. De cette constatation, et partant de l'hypothèse que les caractéristiques de la population de Fontem ne sauraient être très différentes de celles des populations voisines, l'on a admis que les erreurs éventuellement commises en 1987, l'auraient également été en 1976. Faute de pouvoir faire une nouvelle descente de terrain, ces erreurs éventuelles n'ont pas été corrigées.
Contrôle de couverture :
Deux catégories de contrôle ont été effectuées pendant le dénombrement: le contrôle de qualité et le contrôle d'exhaustivité.
Le contrôle de qualité était systématiquement effectué par les chefs d'équipe lors de leurs visites auprès des agents recenseurs. Il avait pour but de déceler les omissions, les informations incohérentes et inadmissibles.
Les contrôleurs et les superviseurs effectuaient également des contrôles inopinés de qualité pour faire corriger les erreurs qui échappaient aux chefs d'équipe. Les cadres de la Direction du projet, en mission de contrôle sur le terrain, contribuaient également à l'amélioration de la qualité des données recueillies.
Le contrôle d'exhaustivité ou de couverture consistait à confronter les numéros de structure portés sur les documents de collecte de données d'une part, et d'autre part à parcourir chaque zone de dénombrement pour s'assurer que l'agent recenseur n'a compté aucun ménage plus d'une fois, et qu'aucun ménage ou personne de sa zone n'a été oublié. Les secteurs à risques (zones périphériques et marécageuses, zone tampon entre plusieurs zones de dénombrement, d'équipe ou de contrôle) étaient particulièrement visés.
Enfin, au moment de la récupération des questionnaires, une confrontation était faite entre la liste des zones de dénombrement élaborée par les services de la cartographie censitaire et celles détenues par le chef d'équipe et le contrôleur.
L'enquête post-censitaire:
Elle a été conçue pour évaluer la couverture du recensement sur l'ensemble du territoire. A cet effet, un dénombrement a été de nouveau organisé dans un certain nombre de zones tirées aléatoirement de l'ensemble des zones de dénombrement qui constituaient ainsi la base de sondage. Après ce nouveau dénombrement, on a procédé à l'exploitation des nouvelles données. Il s'agissait en fait de comparer nominativement ménage par ménage, sur la base des deux listes ainsi constituées, les individus comptés ou non selon les cas pendant les deux opérations. Ce collationnement devait permettre d'évaluer les omissions et les doubles comptes. L'enquête de couverture reposait donc sur les éléments suivants:- identification sans équivoque des limites de la zone de dénombrement faisant partie de l'échantillon à enquêter; - identification des ménages pendant les deux opérations; - immutabilité de déclaration de patronyme entre les deux interviews.
Pour constituer le plan et base de sondage, douze domaines d'étude ont été constitués: les dix provinces et les villes de Yaoundé et Douala. Chacune de ces provinces formaient deux strates, urbaine et rurale. Evidemment, la strate urbaine de la province du Centre ne comprend pas la ville de Yaoundé; il en est de même de la province du Littoral en ce qui concerne Douala. Dans chaque strate, la base de sondage est constituée de zones de dénombrement telles que définies lors des travaux de cartographie censitaire. Le tirage de l'échantillon a été fait à un seul degré; il était systématique et sans remise. Dix zones de dénombrement ont été tirées dans chaque strate en dehors de Yaoundé (12 ZD) et de Douala (13 ZD).
Les procédures de collecte des données sont restées les mêmes que pendant le dénombrement principal. Par contre, le questionnaire a été très allégé : toutes les variables d'identification géographique du ménage ont été conservées; on y a même ajouté le "lieu de résidence pendant le dénombrement principal". Afin de faciliter l'identification des ménages et des individus, les variables suivantes ont été retenues: nom et prénoms, lien de parenté avec le chef de ménage, sexe, situation de résidence (présent, absent, visiteur), date de naissance, âge.
Enquêteurs
Nom | Abbréviation | Affiliation |
---|---|---|
Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale | DSCN | Ministère de l'Economie et des finances |
Supervision
Le superviseur départemental avait entre autre pour charges sur le plan technique de :
- former le personnel de sa zone de supervision;
- effectuer les contrôles des documents de collecte;
- récapituler les effectifs de sa zone de supervision.
Le contrôleur s'occupait des tâches administratives et des contrôles techniques de tous les documents de travail et s'assurait de l'exhaustivité du dénombrement dans sa zone.
Parmi les multiples tâches d'un chef d'équipe, on peut relever :
- l'établissement du plan de travail de l'agent recenseur ;
- l'examen et la vérification du travail de l'agent recenseur (tous les questionnaires devaient être vérifiés les premiers jours afin d'y apporter les corrections nécessaires en présence de ragent recenseur);
- le contrôle immédiat de la couverture du dénombrement dans les zones de sa compétence;
- la récapitulation du dépouillement manuel préliminaire.